Le marché des sneakers connaît un engouement spectaculaire, avec certains modèles se revendant à des prix exorbitants, notamment ceux portés par des célébrités. La revente de sneakers se présente comme l'un des segments les plus, avec un écosystème complet comprenant des plateformes spécialisées, des événements dédiés et des systèmes de vérification d'authenticité. Cependant, face à l'envolée des prix, certains estiment que le marché pourrait atteindre ses limites et que la demande pourrait diminuer à l'avenir.
Le marché des sneakers connaît un engouement spectaculaire, avec certains modèles se revendant à des prix exorbitants, notamment ceux portés par des célébrités. La revente de sneakers se présente comme l'un des segments les plus, avec un écosystème complet comprenant des plateformes spécialisées, des événements dédiés et des systèmes de vérification d'authenticité. Cependant, face à l'envolée des prix, certains estiment que le marché pourrait atteindre ses limites et que la demande pourrait diminuer à l'avenir.
Par Samuel Arnaud - Publié le 30/05/23
Faits, tendances et initiatives
v Les sneakers font l’objet de très fortes spéculations. Certains modèles se revendent des dizaines de milliers d’euros, notamment ceux portés par des célébrités. Il n’est désormais plus rare de les voir passer entre les mains des maisons de vente aux enchères, qui y voient le moyen idéal d’attirer un public jeune. "Les 20 à 40 ans sont majoritaires, et plus de 50 % des acheteurs sont aussi de nouveaux clients. C’est un excellent moyen d’attirer de nouveaux clients dans le business", assure Josh Pullman, directeur de la division Sotheby’s Global Luxure.
v Cet engouement témoigne du grand succès rencontré par les sneakers, qui sont maintenant présentes aussi bien dans les catalogues de marques sportives (Nike, leader du marché ; Adidas…) que de luxe (Chanel, Balacienga…). La sneaker tend même à devenir un objet culturel, avec des expositions recensées au Musée de l’Homme à Paris ou au Brooklyn Museum de New York.
v L’un des segments les plus dynamiques du marché est celui de la revente, déjà évalué à 10 milliards de dollars dans le monde. Selon la banque américaine Cowen, ce chiffre pourrait tripler d’ici 2030. Un véritable écosystème se met en place : des plateformes se spécialisent dans l’achat-vente, à l’image de l’américaine StockX, au chiffre d’affaires de 360 millions de dollars et considérée comme la "Bourse" des sneakers grâce à son système de suivi des prix en temps réel ; des événements dédiés voient le jour, organisés par exemple par le groupe suisse Sneakerness, qui gère des conventions en Europe ; des systèmes de vérification sont mis au point pour lutter contre les contrefaçons et assurer l’authenticité des chaussures, etc. Pour Alfred Mendes, organisateur de la convention Sneakermania, "le milieu s’est clairement professionnalisé".
v Cette évolution rapide pose toutefois des questions. L’envolée des prix pourrait connaître ses limites. "Le marché n’est pas encore arrivé à maturité, le pic n’a pas été atteint mais peut-être que l’on s’en rapproche. Il y a un risque de fatigue de la part des acheteurs", analyse Alfred Mendes. La spéculation atteint déjà des niveaux qui interrogent, les sneakers devenant de simples objets de profit et perdant leur utilité première. "Cela me fait penser aux NFT, avec une nouvelle génération d’acheteurs dont l’unique objectif est la revente. On a des chaussures sans utilité", alerte Alexis Papageorgiou, qui a ouvert en 2017 l’une des premières boutiques bruxelloises de customisation de baskets de collection.
Synthèse rédigée d'après l'article "Les sneakers de collection, à marche forcée", in Trends, n° 2306, 9 février 2023
Cliquez ici pour en savoir plus sur les formats de citations et références bibliographiques